Il suffit parfois de quelques lignes dans un livre pour nous parler. Quelques lignes qui nous remémorent des souvenirs. Quelques lignes qu’on aurait aimer pouvoir écrire afin de poser des mots sur des sentiments.
Et quoi de mieux que quelques lignes écrites par Philippe Besson pour inaugurer cette rubrique !
On ne se défait pas si facilement d’un sentiment comme celui-ci. ça avait eu le temps de s’ancrer, de grandir, ça avait presque tout envahi. […] Et tu m’as manqué. Beaucoup. Vraiment beaucoup. C’est terrible le manque, il te ronge, il te tord le ventre. C’est une sensation physique, ça ne te quitte pas. […] Il y avait de la rancœur, parce que j’étais convaincu que tu avais fait le mauvais choix […]. Et la rancœur, elle aussi, elle garde le sentiment vivace. Et puis je n’arrivais pas à te remplacer, au début. Je n’avais envie d’aucun homme. Ou alors ils ne s’intéressaient pas à moi, ils devaient voir ma mélancolie. Ca tient toujours à l’écart la mélancolie. Ou tout simplement j’étais redevenu ce type lambda, sur qui on ne se retourne pas. ça rendrait encore plus précieux que toi, tu te sois retourné, un jour. Alors, oui, je t’ai aimé longtemps, après.
Et toi, est-ce qu’une phrase t’a arrêté, touché ou fait réfléchir récemment ?