Après la lecture d’Harlan Coben, j’avais envie de changer de registre. Et je suis tombé sur ce livre de Philippe Besson « Un soir d’été » dont la couverture m’a fait de l’œil tout comme le résumé.
Quatrième de couverture : Quelquefois, une silhouette passe dans la rue qui lui ressemble – qui aurait pu lui ressembler… Alors c’est la chaleur de l’été 1985 qui remonte à ma mémoire, les après-midi langoureux passés sur la plage, les corps qui se cherchent, se frôlent, le désir et l’amitié. Nous étions une petite bande – cinq garçons, une fille – qui nous retrouvions chaque mois de juillet sur l’île de Ré. Un soir, sans prévenir, le drame a surgi et c’est toute notre innocence qui a été balayée. Des années après demeure une cicatrice. Le souvenir d’un soir d’été.
Mon avis : J’ai beaucoup apprécié cette lecture, peut-être le plus personnel de l’auteur (après « Arrêtes avec tes mensonges » auquel il est fait allusion à quelques reprises) où des années après, il revient sur cet été 1985 et de ses 18 ans. le livre est assez court (174 pages) et se dévore. En deux soirées, je l’avais terminé.
En première partie, on trouve cette bande d’amis qui se reforme le temps des vacances augmentée de quelques personnes en plus. On suit les journées de vacances comme si nous y étions avec l’insouciance et le désir naissant chez des jeunes de 17/18 ans. En milieu de lecture, le ton change avec ce drame de ce soir de juillet 1985 qui va mettre fin à cette insouciance.
Les différents personnages sont tous intéressants et attachants que ça soit Philippe, François (le mec sûr de lui), Nicolas (mystérieux), Christophe, Alice et son frère Marc ; sans oublier Virginie, la sœur de François.
Il y a d’ailleurs quelques belles discussions entre Philippe et Virginie (du haut de ses 13 ans seulement) dont celle à propos de Nicolas : « Il est trop triste, et trop solitaire, et puis t’as l’impression qu’il est tout cassé dedans ».
Un peu plus loin, je retiens aussi une pensée de Philippe qui me parle beaucoup : « Depuis Thomas, j’ai décidé de ne pas m’attacher au premier venu, et de ne pas confondre l’appétit sexuel et les sentiments, mais je ne peux pas la nier, cette foutu tendresse, elle est éclatante […] je comprend que quelque chose s’achève, ce n’était presque tien pourtant, une amourette de quelques jours, un béguin estival, ridicule et charmant, mais la vérité, c’est que j’ai – déjà – du mal avec ce qui est finit« .
Vers la fin, il est un peu abordé le thème du harcèlement scolaire (il faudra d’ailleurs que je lise « Vous parlez de mon fils »), ce qui mène à une réflexion intéressante de Philippe Besson : « Sa sauvagerie est une frayeur, ou le souvenir d’une frayeur, son silence est une difficulté à parler, sa douceur est une fragilité, sa solitude est une exclusion, sa beauté féminines est un fardeau, ses dessins sont un hurlement ou une plainte qu’on n’a pas entendus. De nouveau, je songe à ce que parfois les gens nous disent entre les mots et qu’on ne relevé pas, à ce qu’ils nous montrent d’eux et qu’on ne regarde pas, parce qu’on est affairé ailleurs ou simplement distrait, parce que la vie d’autrui au fond ne nous intéresse pas tant que ça, ou parce qu’on ne sait pas celui qui, de loin, semble nager peut en réalité être en train de se noyer ».
bref, un livre qui se lit facilement et que je recommande. Profitez de l’été pour cela !