Se résoudre aux adieux

Je suis un peu comme notre Matoo National. J’ai une légère tendance à acheter des livres un peu au hasard. Parfois pour la couverture et d’autres fois rien qu’à la lecture du titre. Il me semble que c’est de cette manière que j’avais découvert Philippe Besson (En l’absence des hommes). Et lors de mon dernier passage chez Virgin, je suis tombé sur un livre du même auteur dont le titre m’a tout de suite sauté aux yeux : Se résoudre aux adieux

Clément l’a quittée. C’était il y a quelquessemaines. Après avoir cherché refuge dans l’isolement et le silence, elle a choisi de partir. Et de lui écrire. De Cuba, de New York, de Venise, de longues lettres auxquellesil ne répond jamais. Seule en ces terres étrangères, elle tente par les mots d’échapper au chagrin, aux questions, aux souvenirs. De l’espoir, encore, au renoncement, déjà, elle vacille entre un passé qui s’évanouit et un avenir qui se dérobe. Avec précision mais sensibilité, Philippe Besson décortique la mécanique du deuil amoureux.

A titre personnel,  ce n’est pas mon préféré (mon préféré reste “Son frère”) même si j’ai apprécié. Il s’agit donc de Louise, qui vient de se faire larguer par Clément. Le long d’un voyage, elle écrit de longues lettres à Clément auxquelles ce dernier ne répond pas.

Je me suis pas mal reconnu dans les lettres de Louise. Et plutôt que de vous en dire plus, je préfère vous laisser avec quelques extraits.

Guérit-on jamais des hommes qui nous quittent ?

Mais aimer, ce n’est pas s’installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C’est douter toujours, trembler toujours. Et puis demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l’habitude ne s’insinue et nous tue, ou pire : nous anesthésie. Ne pas croire que plus rien ne reste à faire mais au contraire séduire, encore séduire.
Aimer, ce n’est pas gagner à tous les coups. C’est prendre des risques, faire des paris incertains, connaître la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de doubler.
Aimer, ce n’est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C’est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu’il y a quelqu’un au bout qui dit d’une voix douce et calme : avance, continue d’avancer, n’aie pas peur, tu vas y arriver, je suis là.

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