Voilà longtemps que je n’avais pas eu de coup de coeur pour un film dramatique. C’est désormais chose faire avec “Vivre, mourir, renaître” de Gaël Morel.
De quoi ça parle ? Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi. Ce qui aurait pu être un marivaudage amoureux à la fin du siècle dernier va être dynamité par l’arrivée du sida. Alors qu’ils s’attendaient au pire, la destinée de chaque personnage va prendre un virage inattendu.
Mon avis sur le film : Sur le papier, on pourrait se dire “encore un énième film sur le sujet” mais c’est sans compter que la relation n’est pas cachée. Tout est beau dans le film : l’histoire (au finale très universelle de nos jours), les acteurs, le jeu des acteurs, la musique, … En plus, la bande annonce ne donne pas tous les détails du film (et du moins, pas la temporalité dans l’histoire).
L’histoire début en 1990, en plein dans les années SIDA, sujet qui ne vient pas dès le début. On commence en effet par assister à la découverte de Cyril et Sammy (et le fait qu’ils se tournent un peu autour) puis à la connaissance de Cyril et Emma. C’est une fois la relation entre les deux hommes bien installée que la VIH fait son apparition avec tous les bouleversements que cela va générer. Mais je n’en dit pas plus pour ne pas spolier le film…
J’ai beaucoup aimé cette tendresse et cette bienveillance qui ressort de ces histoire, de ce triangle amoureux traité avec justesse sans jalousie et sans grandes scènes de reproches et d’hystérie.
En plus des personnes principaux (Cyril, Sammy et Emma) et des personnages secondaires (Nathan, les parents d’Emma, Jérémy, ….), la photographie (celle de l’époque, avec développement dans une salle obscure) vient faire office de quatrième personnage puisqu’elle est présente tout le long.
Scène marquante du film : Je suis obligé d’en citer plusieurs. Celle des échanges au début du film suite à la rencontre de Cyril et Sammy. Celle des bagues à la terrasse du café. Celle du premier échange amoureux entre Cyril et Sammy. On ressent à plusieurs reprises, la fougue et l’intensité de cet amour. D’ailleurs la scène de sexe est belle sans être vulgaire.
Du côté de la BO : Je crois que tout film qui se passe dans les années 1980 ou 1990 à forcément une bonne BO. La BO est belle. A noter, la belle scène sur fond de “Modern Love” de Bowie !
Bref, j’ai beaucoup aimé ce film même si le sujet a déjà été traité. Mais rien à avoir avec 120 battements par minutes sur le thème du SIDA (120 BPM était plus politique et militant), on est ici dans l’intime et la façon dont va évoluer ce triangle amoureux. puisque le film a la particularité d’aborder une certaine liberté. Seul bémol, dommage qu’il ne soit pas diffusé dans un plus grand nombre de salle.